Pour désigner les personnes qui offrent de leur temps et de leurs compétences dans une association sans aucune contrepartie, deux termes sont utilisés : « bénévoles » et « volontaires ». En Belgique, la distinction entre les deux est négligeable. En fait, le terme “bénévoles“ est le plus largement utilisé dans les pays francophones alors que celui de “volontaires“ renvoie au mot anglo-saxon « volunteer ».
On définit généralement comme bénévole toute personne qui offre des prestations au service d’autrui sans aucune rétribution en échange. Ainsi, « on appelle volontariat l’engagement libre et gratuit de personnes qui agissent, pour d’autres ou pour l’intérêt collectif, dans le cadre d’une structure qui déborde de la simple entraide familiale ou amicale » (Plate-forme francophone du Volontariat).
Le volontariat selon la loi
La loi sur le statut du volontaire (loi du 3 juillet 2005 entrée en vigueur le 6 février 2006) définit quant à elle le volontariat comme toute activité qui :
- est exercée sans rétribution ni obligation;
- est exercée au profit d’une ou de plusieurs personnes autres que celle qui exerce l’activité, d’un groupe ou d’une organisation ou encore de la collectivité dans son ensemble;
- est organisée par une organisation autre que le cadre familial ou privé de celui qui exerce l’activité;
- qui n’est pas exercée par la même personne et pour la même organisation dans le cadre d’un contrat de travail, d’un contrat de services ou d’une désignation statutaire.
Cette loi apporte une certaine formalisation de la relation de volontariat puisqu’elle définit ses champs d’application, les obligations de l’organisation (employeur), les responsabilités du volontaire, les conditions de travail et les indemnités qui peuvent être perçues.
Quelques chiffres récents
En 2014, à la demande de la Fondation Roi Baudouin, l’Université de Liège (Centre d’Economie Sociale) et de Gand ont réalisé une analyse quantitative qui donne une image fidèle du travail volontaire en Belgique, sur base d’un échantillon représentatif de 10.000 personnes.
Le nombre de bénévoles
Selon les données de l’enquête, le nombre de bénévoles s’élève en Belgique à près de 1.166.000 personnes, soit 12,5 % de la population âgée de 15 ans et plus.
Le temps consacré au travail bénévole
En moyenne, un bénévole a presté 190 heures d’activités bénévoles (tâches non rémunérées comme participer à l’organisation de la fête de l’école, donner des cours dans une école de devoirs, …) sur l’année, soit 4 heures par semaine. Ce chiffre cache de grandes disparités.
Le volume de travail bénévole en Belgique
Au total, ce sont près de 221,2 millions d’heures qui ont été prestées en 2014, soit, à titre de comparaison 4,1 % du volume de travail salarié en Belgique. Cela équivaut à près de 130.000 emplois équivalents temps plein (ETP).
La répartition des bénévoles par type d’organisation
La plupart des bénévoles travaillent dans le secteur associatif (83,3 % des activitées prestées). Le secteur public capte une partie réduite de ces travailleurs (7,7% des activités prestées). Le reste est capté par des structures associatives informelles.
Contrairement aux entreprises privées à but de lucre et aux organisations publiques, les associations (mais aussi, dans une moindre mesure, certaines coopératives, mutuelles et sociétés à finalité sociale) ont la capacité de mobiliser des bénévoles. Cette ressource joue en effet plusieurs rôles économiques et sociaux au sein des organisations d’économie sociale puisque les bénévoles constituent à la fois :
- une ressource vitale pour certaines organisations qui possèdent peu de moyens financiers;
- un signal de confiance vers les parties prenantes externes (clients, usagers, financeurs, etc.) par le contrôle qu’exercent les bénévoles au sein de la structure;
- une source de créativité pour mieux répondre aux besoins de la population;
- un moteur de la dynamique associative et du capital social de l’organisation…
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Enjeux du bénévolat
Un des enjeux du bénévolat est celui de la “professionnalisation“ du secteur associatif. En effet, certains observent un recul du bénévolat et y voient une forme de “techno-bureaucratisation“ qui va de pair avec un certain recul du militantisme dans ce secteur. En d’autres mots, une part importante des bénévoles serait remplacée par des salariés possédant des compétences pointues (en gestion mais aussi pour la production de biens et de services plus complexes). Si ce phénomène mérite réflexion, il faut néanmoins insister sur le fait qu’en parallèle à ce recul d’un certain type de bénévolat, d’autres formes apparaissent dans le secteur associatif (comme l’implication de jeunes bénévoles qualifiés ou d’anciens professionnels dans les conseils d’administration et les assemblées générales).